Intérieurs (16)
[Là. Il faut un endroit comme cela. Un espace très réduit. Mais là, j’ai suffisamment de place toute la nuit pour (…) sans qu’elles (…). De toutes façons, je n’ai pas l’impression qu’elles (…). Dans une toute petite ville, à presque minuit, il faut que j’aille acheter quelques machines à piquer tête vague jouissance. Je m’en fous sans pouvoir bouger, très peureux. Je ne peux pas le faire. J’aimerais jeter des choses mais j’entends les cris des gonds. Je reviens dans ma cuisine un peu par hasard.]
Il suffit parfois d’un flash dans un miroir pour être moi hilare et toi prise de panique. Le reste, c’est crème de nuit, tête enfoncée dans la peau et mains qui collent. Se frayer un chemin jusqu’aux crampes dans les confidences, et puis dormir suspendus sans voix aux feuilles cotonneuses, aux fleurs à cœur volé, les mains attachées au poupon déchiré. Le quotidien sursaute dans ton sommeil, les fantasmes aussi, exorcisés par tes ronrons. Tu t’extirpes de la nuit marquée de ton empreinte, de ton souffle sans écho. J’ai le goût d’enlacer les poupées onduleuses qui éblouissent l’œil comme l’invisible s’accroche quand j’y songe. Mais la caméra dévoile l’intérieur, qui se fixe ; ce que je vois, c’est l’ombre de la connectée, a peine sortie, à côté : si elle cherchait l’inflexion musicale, juste, elle prétendrait sûrement que tout est joué. Je vous revois comme si vous étiez là.